Témoignages
Le 3 février 1822, le Seigneur a béni la Famille spirituelle du Père Noailles, notre vénérable Fondateur, en ses commencements. C’est un évènement que nous pouvons comparer à un diamant aux mille facettes et mille reflets. Nous n’avons jamais fini de nous émerveiller d’un tel prodige, nous n’avons jamais fini de nous laisser éclairer par sa lumière, nous n’avons jamais fini de nous abreuver à cette source, nous n’avons jamais fini de nous nourrir de cette manne !
Témoignage de Mère Trinité Noailles
« J’ai vu… des lumières éclatantes de chaque côté, et à peine les ai-je aperçues qu’elles tombèrent en gerbes et se dissipèrent; préoccupée de cette vision pendant l’hymne du Saint Sacrement, les oraisons et le cantique, et sentant au dedans de moi une grande ferveur, je me disais: Oh! que je serais contente si c’était réellement mon Dieu qui voulût se montrer à découvert! Que je serais heureuse de le voir!… Mais comme j’avais souvent formulé ce désir, je craignais que ce ne fût une illusion, et cependant je voyais toujours Notre-Seigneur sous la même forme…. »
Témoignage de Mr l’Abbé Delort
«… j’exposai le Saint Sacrement; mais à peine avais-je terminé le premier encensement, qu’ayant porté les yeux sur l’Ostensoir, je n’aperçus plus les saintes Espèces que j’y avais placées; mais au lieu des apparences sous lesquelles Notre-Seigneur daigne se cacher, je le vis lui-même au milieu du cercle qui lui servait de cadre comme un portrait peint en buste, avec cette différence que la personne paraissait vivante. Sa figure était très blanche et représentait un jeune homme d’environ trente ans, extraordinairement beau. Il était revêtu d’une écharpe de couleur rouge foncé. Il s’inclinait de temps en temps à droite et devant.
Frappé de ce prodige et ne pouvant en croire mes yeux, je crus d’abord que ce n’était qu’une illusion; mais le miracle continuant, et ne pouvant plus rester dans cette incertitude, je fis signe à l’enfant qui tenait l’encensoir de s’approcher de moi. Je lui demandai s’il n’apercevait rien d’extraordinaire. Il me répondit qu’il avait’ déjà aperçu le même prodige et qu’il l’apercevait encore… »
Témoignage de l’enfant de chœur Jean DEGRETEAU
« Ayant coutume d’aller à Lorette, le dimanche, pour servir le prêtre qui donne la Bénédiction, j’y suis allé le dimanche de la Septuagésime; lorsque le prêtre eut mis le Saint Sacrement sur l’autel, je vis que l’ostensoir était tout brillant là où l’on met l’hostie: l’hostie n’y était plus, maïs à la place je vis un buste et une tête qui s’approchait de la vitre.
J’étais bien surpris; quand M. Delort me demanda si je voyais, je lui dis que oui. Je vis bien que c’était un miracle et j’étais tout tremblant. Ça dura toute la bénédiction; quand M. Delort sortit de la chapelle, tout le monde vint lui demander ce que c’était, et il dit que c’était Notre-Seigneur. Je lui ai demandé s’il ne tremblait pas, il me dit que ça lui donnait de la force. J’ai dit tout à maman et à M. Renaud le soir même; j’étais tout tremblant. »
Témoignage de Marie-Louise-Françoise-Milady Peychaud (1774-1838), en religion: Sœur Marie de Jésus.
Moi, Marie-Louise-Françoise Peychaud, en 1822, lorsque l’apparition de Notre-Seigneur dans la chapelle des Dames de Lorette, rue Mazarin, eut lieu, le 3 février, dimanche de la Septuagésime, je me rendis, comme les autres, pour recevoir la bénédiction. A peine fus-je à ma place, qu’on mit la sainte hostie dans l’ostensoir; je me sentis aussitôt profondément recueillie et j’entendis une voix intérieure qui me dit: «Je suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui sois.» Surprise, comme une personne aveugle qui voit la lumière pour la première fois, je perdis à peu près l’usage de mes sens; du moins il me fut impossible d’en faire usage. J’étais dans l’usage de faire le second dessus; je voulus le faire pour me conformer à l’obéissance qui l’exigeait de moi; mais il me fut impossible d’ouvrir la bouche. Dans cet état, je ne pouvais écouter que la voix divine; effectivement, c’était elle qui se faisait entendre, je ne pus en douter. Elle continua et me dit: «Les honneurs et l’estime des hommes ne sont que de la fumée, et Je suis Celui qui suis; leur amitié n’est que de la poussière, et Je suis Celui qui suis. Les richesses et les plaisirs ne sont que de la boue, et Je suis Celui qui suis, et il n’y a que Moi qui sois.»
J’avoue que je fus atterrée, ayant souvent médité ces grandes vérités, mais que je n’avais jamais bien comprises. Anéantie au dedans de moi-même, je répondis au Bon Dieu: «Quoi! Seigneur! j’ai donc toujours été dans l’illusion? Mais puisque à ce moment, je reconnais que c’est mon Dieu Lui-même qui me parle, ah! gravez si profondément dans mon esprit et dans mon cœur ce que vous venez de me dire; que je n’en perde jamais le souvenir.»
Je restai seule dans la chapelle, occupée de ce qui venait de m’arriver, ne sachant pas que Notre Seigneur eût apparu. Je l’appris au sortir de la chapelle, ce qui acheva de me rendre toute tremblante. Je fus me cacher pour pouvoir méditer, et après avoir questionné toutes les personnes qui avaient été témoins du miracle, leur naïveté, leur simplicité et leur unanimité m’assurèrent que je ne m’étais pas trompée. Il me semblait, à travers mes paupières, avoir vu la chapelle tout illuminée, car les choses extérieures n’avaient point de force sur moi, dans ce moment; aussi n’est-ce qu’un souvenir, auquel je n’ai pas donné une grande attention; cependant, cela a servi depuis à me confirmer, tant de choses réunies ne pouvant être une illusion.